Sous Haut Patronage
Sur 2M, et bien ailleurs, maintes fois, tout s’éclaire pour les ‘riches’, tout s’obscurcit pour les autres – indigents et « traîne-misère » de plus en plus en surnuméraire-. Je m’explique. Un entrepreneur, lors d’un journal télévisé, se plaint doctement du manque de la main-d’œuvre en tout genre à Tanger, sans qualification professionnelle ni aptitudes linguistiques … Cette litanie, tellement ressassé, frise volontairement la comédie et s’insert davantage dans un type d'apologie d'expédients colportés par une catégorie sociale dont les patrons, majoritaires, sont les porte-voix. C’est là quelque chose de fondamentalement typique ! Retournons l’argument. Combien de patrons marocains rémunèrent-ils à bon escient et rubis sur ongle un demandeur d’emploi qualifié ? Des exceptions près, sans doute. Les indigents et les « traîne-misère » n’ont qu’à croupir toute leur vie avec des salaires de répression. Dans un tel contexte misérabiliste, code du travail et loi de l’offre et de la demande sont retournés comme les doigts d’un gant. Les grilles – comme ceux de Lyssassfa- ont été jusqu’à présent un rempart efficace au syndicalisme et ses revendications, longtemps battu en brèche, puisque la plupart des syndicats établis ont détourné leur attention des travailleurs, syndiqués ou pas. Ils ont négligé les tâches militantes pour consolider leurs ‘acquis’ sur l’échiquier politique. Contraints ou calculateurs, lesté par les accointances partisanes, les syndicalistes sont devenus des bureaucrates… Le reste n’est que parade.
Chacun pour soi, Dieu contre tous
Assez curieusement, c’est autant les politiciens qu’on égratigne – on a déjà tellement vu de phénomènes, incapables ou encore bêtement gavés de servilité- que les patrons. Tel un patron qui, dans élan inquisiteur quotidien, somme ses ouvriers à faire la prière alors qu’ils sont implacablement sous-payés. Et comme, de surcroît, un malheur n’arrive jamais seul, il a l’intention de pousser la facétie jusqu’à installer des haut-parleurs pour prodiguer la parole d’Allah, selon le rite malékite de Assadissa (sic), au grand dam des ouvriers … Dès lors, la religion débitera ses services comme s’il s’agissait de traitements psychiatriques. Faut-il encore plus pour élever l’injustice au rang d’un code moral ???
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