Uti, Non Abuti - Use de tout, mais n'abuse de rien.
In Favor of Freedom of Speech !!!
Published on September 29, 2006 By marouki In Yahoo
Au travers d'une conversation avec une journaliste américaine, nous venons d'apprendre que l'entreprise américaine Yahoo a accordé une bourse d'un million de dollars à l'université de Stanford (Californie) pour un programme de soutien aux journalistes «travaillant dans des pays ne respectant pas la liberté d'expression» . La nouvelle nous a d'abord fait rire. Puis le rire a fait place à un profond malaise.
Yahoo, journalistes, liberté d'expression... Cela ne vous rappelle rien ? Rafraîchissons nos mémoires, et peut-être celles des dirigeants de Stanford. Cette entreprise collabore depuis 2002 avec les autorités chinoises pour purger le Web de tout contenu «subversif». C'est le premier moteur de recherche à avoir accepté de censurer ses contenus pour plaire à Pékin. Sur Yahoo.cn, inutile de chercher une référence aux massacres de la place Tiananmen en 1989, ou aux atteintes aux droits de l'homme dans le pays, les résultats sont filtrés automatiquement par la société californienne. Pire encore. Reporters sans frontières a découvert que Yahoo collaborait régulièrement avec la justice chinoise et était responsable de l'arrestation de plusieurs journalistes indépendants. Cette entreprise, qui se targue aujourd'hui de soutenir le journalisme d'investigation, a en effet accepté d'héberger son service de courriel sur le territoire chinois. Chaque fois que la police lui a demandée d'identifier la provenance de courriers électroniques illégaux ­ qui critiquaient le gouvernement ­ Yahoo s'est exécutée sans discussion. Nous avons la preuve que le géant de l'Internet est impliqué dans l'arrestation et la condamnation d'au moins quatre journalistes et militants démocrates. Le plus connu, Shi Tao, a été condamné à dix ans de prison, en avril 2005, pour «divulgation de secrets d'Etat à l'étranger». Le journaliste était en réalité accusé d'avoir transmis une note circulant au sein de son journal qui interdisait aux reporters de parler de la commémoration des événements de Tiananmen. Les policiers, qui savaient que l'adresse électronique utilisée pour transmettre ce document était gérée par Yahoo.cn, se sont adressés directement à l'entreprise américaine pour les aider à épingler le «criminel». Cette dernière a immédiatement transmis toutes les informations dont elle disposait ­ adresse IP de l'ordinateur, contenu des messages et des pièces jointes, etc. ­, offrant ainsi le dossier d'accusation du journaliste.
Et c'est cette société, véritable modèle de compromission dans un régime répressif, qui vient aujourd'hui se vanter de soutenir le journalisme indépendant ! Déjà, lorsque Yahoo avait annoncé se lancer dans le grand reportage, débauchant un journaliste réputé, Kevin Sites, pour lui faire suivre les grands conflits de la planète, la nouvelle avait fait sourire. La première règle, lorsqu'on se considère comme un média d'information, est de protéger ses confrères. Aucune rédaction d'un pays démocratique n'accepterait de donner l'un de ses contacts en pâture à la police d'un Etat répressif, encore moins s'il s'agit d'un journaliste. A Yahoo , cela n'a pas posé de problème. Ils se disent nouveau média, n'hésitant pas à reléguer la presse au rang de dinosaure de l'information, mais, lorsqu'on leur parle d'éthique du journalisme, ils se cachent derrière des excuses «business» : «Nous sommes vraiment désolés par ces condamnations. Mais nous sommes une entreprise privée et nous devons nous plier aux lois locales», déclarent en choeur les dirigeants californiens.
Alors, quand nous entendons Jerry Yang, le PDG de Yahoo, affirmer sans rougir qu'il s'engage à «faciliter l'accès à une information libre», eh bien, oui, nous avons un haut-le-coeur. Nous souhaitons surtout lui dire qu'il ne rachètera ni son image ni sa conscience avec ce million de dollars. S'il veut montrer au monde et à ses clients qu'il respecte la liberté d'expression, qu'il le prouve en Chine, pas en distribuant l'aumône, fût-elle conséquente.

Par Robert MENARD, Julien PAIN in Liberation.fr
Robert Ménard : secrétaire général de Reporters sans frontières
Julien Pain : responsable du Bureau Internet et libertés de l'organisation.

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Comments
on Sep 29, 2006
Translated from French to English, and paragraphed for you, since many of us did/do not understand what was written above.

[Babelfish direct tranlation ~may not be completely accurate]

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Through conversation with a journalist American, we come to learn that the American company Yahoo granted a purse of a million dollars to the university of Stanford (California) for a programme of support for the journalists "working in countries not respecting the freedom of expression".

The news initially made us laugh. Then the laughter made place with deep a faintness. Yahoo, journalists, freedom of expression... Doesn't that point out anything to you? Let us refresh our reports, and perhaps those of the leaders of Stanford.

This company collaborates since 2002 with the Chinese authorities to purge the Web of very contained "subversive". It is the first search engine to have agreed to censure its contents to like in Peijing. On Yahoo.cn, useless to seek a reference to the massacres of the Tiananmen place in 1989, or to the infringements of the humans right in the country, the results are filtered automatically by the Californian company.

Worse still. Reporters without borders discovered that Yahoo collaborated regularly with Chinese justice and was responsible for the arrest of several independent journalists. This company, which is prided today to support the journalism of investigation, indeed agreed to lodge its service of courriel on the Chinese territory.

Each time the police force asked him to identify the source of illegal electronic mails ­ which criticized the government ­ Yahoo is carried out without discussion. We have the proof that the giant of the Internet is implied in the arrest and the judgment of at least four journalists and militant democratic.

More known, Shi CAT, was condemned to ten years of prison, in April 2005, for "disclosure of secrecies of State abroad". The journalist was actually shown to have transmitted a note circulating within his newspaper which prohibited with the reporters to speak about the commemoration of the events of Tiananmen. Police officers, which knew that the electronic address used to forward this document was managed by Yahoo.cn, were addressed directly to the American company to help them to pin the "criminal".

The latter immediately transmitted all information of which it laid out ­ addresses IP of the computer, contents of the messages and the enclosures, etc ­, thus offering the file of charge of the journalist. And it is this company, true model of compromising in a repressive mode, which comes today to be praised to support independent journalism! Already, when Yahoo had announced to launch out in the great report, discharging a considered journalist, Kevin Sites, to make him follow the great conflicts of planet, the news had made smile.

The first rule, when one regards oneself as media of information, is to protect its fellow-members. No drafting of a democratic country would agree to give one of its contacts in grazing ground to the police force of a repressive State, even less if it acts of a journalist.

In Yahoo, that did not pose a problem. They say new media, not hesitating to relegate the press to the row of dinosaur of information, but, when one speaks to them about ethics of journalism, they hide behind excuses "business": "We are really afflicted by these judgments. But we are a private company and we must yield with the local laws ", declare in chorus the Californian leaders.

Then, when we hear Jerry Yang, the chairman of Yahoo, to affirm without reddening which it is committed "facilitating the access to free information", eh well, yes, we have a heave. We wish to especially to say him that it will repurchase neither its image nor its conscience with this million dollars. If he wants to show in the world and his customers whom he respects the freedom of expression, that he proves it in China, not by distributing alms, was it consequent.

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By Robert MENARD, Julien BREAD in Liberation.fr Robert Ménard: secretary-general of Reporters without borders Julien Bread: person in charge for Office Internet and freedoms of the organization.
on Sep 29, 2006
Thanks wreckless Eric!
on Sep 29, 2006
ta eric
on Sep 29, 2006
thanks ma eric !!!
on Sep 29, 2006
Cela s’appelle se racheter une virginité
Ne pas oublier google. Quand tu tapes sur le google chinois Droits d’homme, on te renvoie vers la propagande maoïste. Je crois que Microsoft aussi fait quelque chose du genre pour le bien de la révolution.
Mais franchement, entre perdre des centaines de milliers de dollars dans le marché chinois et envoyer un journaliste en prison, je crois que les multinationales n’hésiteront pas une seconde. Il n’a y a pas d’éthiques dans les affaires, les pédégé ne sont pas des sœurs Emmanuelle.
on Sep 29, 2006
Larbi,

Une épineuse question qui subsiste encore, vu les enjeux planétaires : est-ce qu'on est tous, partout dans le monde, libres et égaux vis-à-vis du net ???