C’était notre ancien ministre de l’Intérieur, l’homme qui, toutefois émouvant dans sa détermination, se trouve coincé dans une alternative sans issue : mourir symboliquement ou se compromettre. Il a opté pour la compromission. Et nous y voilà par conséquent sombrés dans un calvaire de quelqu’un abandonné, torturé, livré à ses instincts et épouvanté par le malheur. A cet égard, nous sommes gâtés. Invraisemblablement, voilà un homme politique qui se laisse aller dans un politiquement incorrect où tout est suggéré, chuchoté, à peine montré. S’ensuit un mélodrame dans le meilleur du genre, celui d’un homme à qui soudain tout échappe, autorité et fortune et des medias qui s’emballent jusqu’à confectionner des interviews introspectifs pastichés...
Dans ses algarades, la vraie réalité de Si Driss reprend le dessus comme une énorme pulsion masochiste, nous livrant sans vergogne toutes ses obsessions au détriment de l’information. On le trouve lâche, faible, menteur, cynique, autoritaire et colérique… Et on a l’impression qu’il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait, il est seulement devenu tout seul. Ce qui me fascine, c’est à quel point les hommes créent leur mythologie et combien s’y trouvent aveuglés, comme si on pouvait revivre son passé.